Réflexions à propos des sports de combat

En Sports de combat le pratiquant est nommé par le nom de sa discipline, ainsi selon sa discipline, il est lutteur , boxeur ou judoka avant d’être un combattant. Il en va autrement en danse où les pratiquants sont avant tout des danseurs, qu’ils soient danseurs de danses modernes, classiques, ou latines. Pourquoi une telle différence ? Les sports de combat ne sont-ils pas des arts puisque classés comme arts martiaux ? Ne peut-on pas nommer un individu comme combattant tout comme on nomme un danseur ? C’est ce que devrait permettre le MMA puisque ce sport martial se qualifie lui-même d’art.

Par Luc LINE

Professeur d’éducation physique et sportive
ayant exercé en CREPS et en Université
Diplômé d’URSS en SAMBO CN 5
Professeur de judo CN 4
BE1 Lutte Sambo

Jusque l’apparition du MMA chaque sport de combat prétendait à sa suprématie ainsi qu’à une certaine universalité par rapport aux autres disciplines. Il en va différemment maintenant. Tous les pratiquants, quelque soit leur pratique d’origine, peuvent s’affronter, se mesurer dans cette discipline. Il existe donc un sport où l’on reconnaît l’origine des pratiquants et où on peut mesurer leur performance. On peut mesurer leur efficacité dans le MMA et donc à travers leur performance, celle de leur discipline d’origine, la conséquence est que l’on ne parle plus de suprématie mais de différences.

Les combattants de MMA se sont tout d’abord formés dans une discipline différente et il leur a fallu compléter cette formation pour être performants.

Ils ne sont pas venus directement au MMA. Ne peut-on imaginer des débutants qui se forment directement au MMA sans passer par une autre discipline ? Cela existe déjà dans certaines  tructures. Quand commencer et par quoi et à quel age quand il s’agit d’enfants? C’est à cette question que j’essaie de répondre par un enseignement qui se veut préparatoire à toutes les formes de combat. Cette orientation, je l’appliquais déjà avant l’apparition du MMA. Elle se veut éducative et formatrice par la pratique des sports de combat, en faisant certains choix en fonction des âges.

Elle est ouverte à tous et je pense dans l’esprit novateur du MMA.

Quand aborder les saisies, les percussions, faut-il une veste ou pas, quand aborder les soumissions et les étranglements. Mes réponses ne sont pas absolues, ce sont celles que j’applique en prenant en compte l’intérêt de ceux qui viennent me rejoindre, et d’autant plus si ce sont des enfants qui me sont confiés. Il me paraît indispensable de respecter les règles de notre société. Chaque  iscipline de combat s’y est soumise et il est toujours intéressant de s’en inspirer.

Cette volonté de délivrer un enseignement général aux sports de combat je l’ai depuis longtemps, et il y en a un que j’ai découvert vers la fin de ma carrière sportive. Cette discipline se situe au confluant des autres pratiques de combat, elle s’est constituée en s’ouvrant aux autres disciplines. Elle permet aux combattants d’utiliser les techniques apprises dans leur discipline d’origine. Par cette démarche, ce sport s’est enrichi des techniques venues d’autres pratiques, souvent traditionnelles. Il s’est construit comme le MMA par les apports d’autres disciplines. Ce sport a donc un règlement très ouvert et en cela il est un des précurseurs du MMA, il s’agit du sambo que j’ai pu étudier dans son pays d’origine, l’URSS.

Le sambo ne forme pas à toutes les formes de combat même si il est assez complet. Il utilise une veste, mais il est aussi intéressant de travailler sans, ce qui nous rapproche de la lutte pour la pratique de la dimension la plus proche du corps à corps. Le sambo reste une pratique complémentaire au MMA pour son travail avec la veste.

  • Quelle relation avoir avec ses élèves, l’enseignant doit il être directif ?
  • Le contenu des cours doit -il être imposé ?
  • La technique efficace est-elle celle que montre le professeur ou celle que découvre l’élève ?
  • La technique utilisée appartient-elle à l’enseignant, à l’élève ou à la discipline?

Pour une partie de ces questions, le sambo a une réponse qui n’est pas celle du judo ou du karaté, c’est peut être celle qui se rapproche le plus de l’esprit du MMA.
Ce sont ces questions que je me propose d’aborder avec tous ceux qui veulent bien échanger par l’utilisation du site.